« Usage des Tice par les enseignants : interculturalité et acculturation au numérique »
ACTES du 6e Colloque Spécialisé en Sciences de l’Information (COSSI)
Intervention de Karine Aillerie et Delphine Favre
http://www.umoncton.ca/umcs-cossi/files/umcs-cossi/wf/wf/pdf/cossi-2014-actes-6e-edition.pdf
En 1992, Philippe Breton publiait un ouvrage de chercheur engagé au titre fortement évocateur : L’utopie de la communication. Breton s’y interrogeait sur une « utopie nourrie d’un lien social tout entier communiquant .... L’apologie d’une universalité planétaire sans contenu, les enthousiasmes naïfs pour les "mondes virtuels" et le "village global" ayant paradoxalement rendu attrayant le repli identitaire ». Il s’interrogeait alors : « la question pertinente est donc plutôt de se demander pourquoi nos sociétés accordent, depuis le milieu du siècle, autant d’importance à la communication »
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On peut constater, en ce début du XXIème siècle, une volonté politique, nationale et internationale, de développer l’éducation numérique au sein des nouveaux apprentissages. À cet effet, les pouvoirs publics français ont mis en œuvre tout un ensemble d’actions éducatives qui devront permettre aux futurs citoyens de devenir acteurs du monde de demain. Au-delà du cadre national, ce changement s’effectue aussi au sein de l’Union européenne à travers la mise en œuvre de divers projets tels que ceux financés par le 7ème programme-cadre de la Commission européenne, comme « iTEC » et « Living Schools Lab ». En effet, l’avenir économique des pays européens est en corrélation avec le développement des compétences numériques des citoyens européens : peu d’entreprises sans internet, peu de professions sans interaction avec l’outil numérique dans un monde qui tend à être de plus en plus globalisé. Ces aspects, tant économiques que sociaux, sont moteurs de ce changement de société, mais aussi de ce bouleversement culturel.
Cette transition vers une autre culture permet d’aborder l’éducation numérique dans une dichotomie déculturation/acculturation de la profession même d’enseignant et de l’image qu’on s’en fait. Ce n’est pas qu’un simple changement de pratique, c’est aussi une disposition d’esprit à s’ouvrir, à échanger, à être en interaction avec ses pairs et avec d’autres cultures. Le concept d’interculturalité, en ce sens, prend toute sa valeur car il conditionne la capacité de chacun, et en particulier des enseignants, à adopter ces outils numériques au sein de pratiques pédagogiques innovantes.
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